De la destruction dans l’histoire

Palmyre, août 2015

Que le passé et ses vestiges, matériels et immatériels, fassent problème, la Grèce et l’Orient sont venus nous le rappeler tout cet été. L’Orient avec les exactions du groupe Daesch, la Grèce avec sa cynique mise sous tutelle, selon une longue tradition occidentale.

Les atrocités du groupe Daesch, destinées à terroriser, du pilote jordanien brûlé vif à la décapitation de l’ancien directeur du site de Palmyre, Khaled al-Assaad, ne font que prendre le relais d’une longue série d’atrocités historiques, du moins quand elles ont été relatées – mais il est aussi des traces probantes d’atrocités préhistoriques. L’utilisation d’internet est certes une nouveauté – paradoxale pour des gens qui prétendent refuser la modernité – mais procède de la même recherche de médiatisation de l’horreur, comme s’illustrèrent en leur temps Jules César en faisant couper les mains de tous les défenseurs d’Uxellodunum, ou l’empereur byzantin Basile II dit Bulgaroctone faisant crever les yeux de toute l’armée bulgare, ou encore Tamerlan élevant après la prise de Bagdad une massive pyramide de têtes humaines. Les génocides les plus efficaces évitèrent souvent la médiatisation, au point de ne pas être immédiatement connus. De cette médiatisation de l’horreur, seules les techniques de diffusion sont historiquement nouvelles, mais non les buts et les effets.

Patrimoine et identité

La destruction des monuments de Palmyre, après ceux de Nimroud et Hatra, prend place aussi dans une longue tradition, et prétend à plusieurs buts. Le premier est de type iconoclaste, interne comme externe. Chacun des trois monothéismes a connu des phases d’iconoclasme, comme l’église orthodoxe, ou la réaction de la Réforme contre le catholicisme. La secte islamiste wahhabite, qui règne en Arabie et sur une partie de l’économie mondiale grâce aux dollars occidentaux, l’a pratiqué, mais est elle même dépassée par Daesh, qui a détruit comme à Mossoul un certain nombre de monuments religieux islamiques, comme ses semblables l’ont fait à Tombouctou. Détruire les objets et monuments des autres, ou bien de ses semblables jugés déviants, est une constante des monothéismes, et les églises chrétiennes en eurent une longue pratique coloniale. Ainsi disparurent presque entièrement les textes et les écritures des Amérindiens ou encore des Pascuans.

Pendant les guerres yougoslaves, de telles destructions furent systématiques entre chrétiens orthodoxes serbes ou macédoniens, musulmans bosniaques ou kosovars, et catholiques croates. Au-delà des monuments religieux, c’est tout monument patrimonial identitaire qui fut systématiquement visé, et si possible détruit. Le magnifique pont ottoman de la ville croato-bosniaque de Mostar, qui a donné son nom à la ville et qui depuis le 16ème siècle enjambait la rivière Neretva, fut détruit par l’artillerie croate – mais les Croates, tout comme leurs adversaires Bosniaques musulmans, étaient alors tous deux pour l’Occident dans le camp des « gentils », ce qui compliqua singulièrement la grille de lecture. L’Unesco a depuis procédé à la reconstruction du pont, comme elle le fera sans doute un jour à Palmyre, mais ce n’est évidemment plus le même objet.

La particularité des destructions d’Iraq ou de Palmyre est que ces sites archéologiques étaient au moins aussi identitaires pour l’Occident que pour les populations locales. Ce qu’il fallait détruire dans une mise en scène obligée, ce n’est pas seulement des objets d’une autre religion, c’est la sacralisation du patrimoine antique par l’Occident. Daesh se pose ainsi comme l’Ennemi absolu – « l’Empire du Mal » comme disait le président W. Bush – et tente de concentrer sur lui d’éventuelles représailles occidentales et de rallier, non seulement les tenants de cette variante aberrante de l’islam, mais toute la jeunesse à l’abandon des villes de l’Occident et du Tiers-Monde. « Daesh : un monstre providentiel », écrivait en septembre 2014 le chercheur Peter Harling dans Le Monde Diplomatique, car tous ceux qui n’étaient pas Daesh, des monarchies et dictatures sunnites jusqu’aux politiques économiques occidentales les plus prédatrices, se retrouvaient tout soudain dans le camp du Bien.

On rappellera pour mémoire que, derrière la propagande et la manipulation idéologique, les assassins de Daesh sont aussi d’habiles commerçants, et que les pillages généralisés des sites et musées archéologiques d’Iraq et de Syrie aboutissent là où il existe des acheteurs fortunés, c’est à dire en Occident voire dans les pays du Golfe, et que, malgré les directives de l’Unesco, ces trafics sont parfaitement florissants.

            De la manipulation des morts

La sinistre particularité de Daesh, c’est aussi d’optimiser, si l’on peut dire, le nombre de morts par rapport à la diffusion mondiale des mises à mort. Tous les morts, c’est une banalité, ne pèsent pas du même poids. Les trois morts de l’attentat du marathon de Boston en avril 2013, perpétré par les frères américano-tchétchènes Tchernaev, mobilisèrent en continu nombre de chaines de télévision qui en diffusèrent les épisodes dans le monde entier. L’effondrement frauduleux neuf jours plus tard d’un immeuble à Dacca, capitale du Bengladesh, provoqua la mort d’au moins 1127 jeunes ouvrières du textile, avec une couverture médiatique symétriquement dérisoire, alors qu’un certain nombre agonisèrent plusieurs jours sous les décombres. Que de grandes firmes de vêtements occidentales aient porté la responsabilité indirecte des carences de sécurité de l’immeuble Rana Plaza n’est pas une explication suffisante. C’est aussi que la grille du Bien-et-du-Mal ne fonctionnait pas, du moins si l’on excluait par définition que le Mal puisse être occidental.

Les plus anciens d’entre nous se souviennent de la considérable mobilisation médiatique, notamment en France, qu’avait engendré en 1975 le sort des « boat people » en mer de Chine, fuyant le Viet Nam après le départ des troupes américaines. Jean-Paul Sartre et Raymond Aron, aux deux extrémités de l’échiquier politique et intellectuel, avaient fraternisé devant les caméras pour sauver les réfugiés en perdition, et des dizaines de milliers de Vietnamiens, appartenant en grande partie à la minorité chinoise, furent accueillis et naturalisés en France. Rien de tel, on le sait, pour les boat people qui en Méditerranée fuient par centaines de milliers les dictatures, la guerre et la famine en Syrie, en Iraq, en Afghanistan ou dans la corne de l’Afrique. Ce ne sont pas des « réfugiés », ce sont seulement, comme on l’a justement remarqué, des « migrants », des sortes de voyageurs fantasques aux buts peu clairs mais intéressés – et non pas les effets des colonisations et interventions occidentales qui reviendraient en boomerang. Jusqu’à il y a peu, les migrants fuyant Cuba étaient accueillis en réfugiés politiques aux Etats-Unis, tandis que les migrants fuyant la dictature haïtienne étaient refoulés comme réfugiés purement économiques.

En Mer de Chine et en 1975 il est vrai, la grille du Bien-et-du-Mal fonctionnait très bien, et les anciens maoïstes comme les anciens staliniens avaient beaucoup à se faire pardonner. Tout a changé, et ces milliers de morts actuels, dans des conditions souvent atroces, ne pèsent pas très lourd – sinon pour alimenter les discours xénophobes et racistes, en France ou ailleurs en Europe.

Toujours pour mémoire, c’est une autre ironie de l’histoire que la Hongrie, qui à l’automne 1989 abattit son rideau de fer en barbelés, précipitant la chute du Mur de Berlin, en vienne maintenant à en édifier un nouveau, tourné dans l’autre sens, pour barrer la route des réfugiés passés par les Balkans. Ces barrières que l’Europe élève un peu partout, depuis les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (dont les experts sont venus spécialement conseiller les bâtisseurs hongrois) jusqu’aux alentours de Calais, n’ont pas encore reçu le nom de « murs de la honte », même si l’on sent comme un frémissement.

Quant à ceux qui invoquent, y compris dans la droite extrême au pouvoir en Hongrie, la sauvegarde de l’identité européenne millénaire, ils semblent oublier que les Hongrois ne sont en Hongrie que depuis un petit millénaire, lorsque, venus de l’Oural et fuyant les Petchenègues, ils franchirent les Carpates sous la direction du khan Arpad. Et concernant la France, on se souvient qu’un Français sur trois a au moins un grand-parent né à l’étranger.

            La Grèce dans l’histoire

L’Europe, justement, et la Grèce, par où arrivent de plus en plus les nouveaux réfugiés, au point que les Grecs seraient presque sommés de régler à eux tout seuls le problème. Tout a été dit sur les échos historiques, proches ou lointains, qu’a éveillés la mise sous tutelle de la Grèce par l’Allemagne. L’historienne Sophie Basch avait bien montré dans son livre de 1995 Le Mirage grec – la Grèce moderne devant l’opinion française (1846-1946) comment, au cours du 19ème siècle, le philhellénisme s’était rapidement mué en « mishellénisme ». Les intellectuels et politiciens occidentaux, pétris de culture gréco-latine, avaient cru qu’ils retrouveraient dans la Grèce libérée la patrie restée intacte de Périclès et Platon. Or ce qu’ils découvraient avec une déception horrifiée n’était, dans ses costumes, ses coutumes et sa culture, qu’une province de l’empire ottoman ! Depuis, ils le font payer à cette Grèce réelle, mise plusieurs fois en faillite par les puissances occidentales, au point d’y envoyer parfois des canonnières réelles pour mieux y recouvrer l’argent de la rente. Pas plus que l’iconoclasme, rien de cela n’est nouveau.

On a reparlé d’autres vieilles blessures historiques. La Grèce fut avec la Russie le seul pays européen qui se libéra tout seul de l’occupation allemande durant la dernière guerre mondiale. Un million de combattants en armes tenait l’essentiel du pays, malgré plusieurs Oradour-sur-Glane, comme les 200 fusillés de Kasariani (où Alexis Tsipras vint se recueillir au début de son mandat), les 700 de Kalavryta (tous les hommes de plus de douze ans), les 317 de Komeno, les 218 de Distomo, les 246 de Klissoura, etc. Avec les 300.000 morts de faim, les pertes grecques durant la guerre furent de 600.000 environ, soit 8 % de la population. L’Allemagne, on le sait, ne paya jamais de réparations, ni même ne remboursa l’argent volé à la banque de Grèce (on estime au moins à 600 milliards d’euros d’aujourd’hui le manque à gagner pour ce pays) – et toutes ses dettes furent annulées. En 1945, Churchill échangea avec Staline la Grèce communiste en armes contre une Roumanie latifundiaire sortant d’une dictature de type fasciste ; et la guerre civile grecque qui s’ensuivit fut l’occasion pour l’armée américaine de tester, contre les maquis communistes, ses bombes au napalm nouvellement inventées.

On objectera, quant à la situation actuelle, que les Grecs d’aujourd’hui ne paient pas leurs impôts, les commerçants et les professions libérales parce qu’ils se font régler en liquide, les paysans parce qu’il n’y a pas de cadastre, les armateurs parce qu’ils s’en sont fait dispenser par la Constitution (et sinon, ils mettraient leur argent dans des pays plus accueillants, qui leur ont déjà offert leurs services), et l’Église orthodoxe parce que c’est elle. Il est de fait que l’État, en Grèce, après un millénaire et demi de domination romaine puis byzantine, puis un demi-millénaire de domination ottomane, puis un siècle et demi de régimes autoritaires voire dictatoriaux (mais avec bénédictions occidentales), n’est pas ressenti comme totalement légitime. On peut le comprendre, surtout pour des sommes relativement dérisoires, comparées à l’ « optimisation fiscale » que les grands groupes internationaux soustraient notoirement et annuellement à l’intérêt public.

 On n’a pas assez remarqué, précisément, que les trois principaux protagonistes de la dette grecque, sont tous les trois impliqués dans de graves détournements d’argent public : la présidente du Fond monétaire international Christine Lagarde, avec l’affaire Tapie (non encore jugée) ; le ministre allemand des finances Wolfgang Schaüble, avec l’affaire des caisses noires de la CDU qui lui coûta son poste de président du parti en 1994, et lui barra la route de la chancellerie ; et enfin le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui organisa au profit de son pays l’exil fiscal de plus d’un millier d’entreprises européennes. Cela n’a entamé en rien la morgue des donneurs de leçons. Comme l’a remarqué le philosophe Slavoj Zizek, contrairement à la vulgate médiatique, c’est du côté de l’Allemagne et des banques qu’est l’idéologie (il fallait punir les Grecs), et du côté de la Grèce qu’est le réalisme – désespéré il est vrai. On ne saurait mieux illustrer les fondements et les conséquences de l’idéologie néolibérale, sachant que les banques dites prêteuses ont engrangé jusqu’à présent de copieux bénéfices, et que les successifs « plans d’aide » ne sont pris au sérieux par personne, sauf par les Grecs qui en souffrent.

La morgue, et même le cynisme. On a beaucoup parlé, pendant les discussions sur la dette grecque, de la nécessité de réduire les retraites et d’augmenter les taxes, TVA notamment – sauf celles sur les bénéfices. Mais ce n’est qu’à la fin qu’est revenue la question des privatisations, avec un mécanisme dépossédant soigneusement l’État grec de tout contrôle. Parmi les biens privatisés de manière forcée, sources pourtant de revenus durables à moyen terme, les aéroports grecs privatisés se sont trouvés pour acquéreur, contre une bouchée de pain forcément, un consortium … allemand.

            Du commerce et de la recherche

Ce qui nous ramène à la situation de l’archéologie française. On pourrait trouver disproportionnée la comparaison, mais ce sont sur des objets concrets que s’illustrent les effets des idéologies.

On ne rappellera pas la suite innombrable des rapports sans lendemain, pas plus que les dénégations et les atermoiements infinis du ministère de la Culture pour ne rien faire devant un constat pourtant accablant : le dispositif de l’archéologie préventive française, fondé sur une concurrence commerciale absurde, va dans le mur. Le ralentissement économique a contraint à une baisse constante des coûts consentis par les entreprises privées, que le rapport de la députée Martine Faure a enfin clairement établi – les chiffres étant jusque là gardés sous le manteau par le ministère – baisse s’accompagnant d’une dégradation scientifique constatée. La publication, souvent retardée, des bilans financiers de ces entreprises (sauf l’entreprise Eveha, qui s’y refuse toujours, malgré une décision de justice) a consacré une autre anomalie : elles bénéficient dans leur ensemble, à hauteur de trois ou quatre millions d’euros par an, du fameux « Crédit impôts recherche », sensé en principe inciter les entreprises à développer de la recherche, mais de plus en plus contesté. Dans le cas de l’archéologie préventive, l’État subventionne ainsi, avec l’argent des citoyens, des entreprises commerciales afin qu’elles puissent pratiquer des coûts très bas, mettant en péril la survie économique et scientifique d’un institut de recherche publique !

La meilleure défense étant l’attaque, plusieurs de ces entreprises archéologiques, précisément Eveha, Paléotime, Mosaïque et Hadès viennent, par l’intermédiaire de deux cabinets d’avocats d’affaires, d’adresser une mise en demeure à l’Inrap pour … concurrence déloyale, menaçant de saisir l’Autorité de la concurrence ! Alors même qu’on ne cesse de s’interroger sur la manière dont plusieurs de ces entreprises parviennent à « casser les prix », les services régionaux de l’archéologie ayant rarement les moyens de contrôler de près la manière dont les fouilles sont effectivement réalisées. Il avait été signalé à titre d’exemple dans le texte précédent le cas de la fouille néolithique de Koenigsmacker en Moselle par l’entreprise Antéa, d’où il s’était ensuivi un échange public avec son gérant que chacun a pu lire dans les commentaires. Une inspection de la commission interrégionale de la recherche archéologique (Cira) a entre temps exigé un redécapage des surfaces posant problème. Mais bien souvent, de tels contrôles sont insuffisants.

L’ensemble de cette situation montre combien il a été absurde de vouloir considérer que l’archéologie préventive relevait du secteur marchand. Au lieu de porter sur l’intérêt scientifique des opérations, le débat ne concerne plus que les coûts et les procédures commerciales. Personne n’y a rien gagné, car si l’archéologie préventive était restée purement publique, menée par l’Inrap et les services archéologiques territoriaux, le même nombre d’emplois aurait été créé pour les jeunes archéologues, et le même nombre de chantiers aurait ouvert. En revanche, la recherche serait restée au centre du débat.

            Un timide projet de loi

Cet automne doit s’ouvrir le débat parlementaire sur la loi « Création, architecture, patrimoine », où l’archéologie n’occupe que la portion congrue, la question politique urgente étant le statut des intermittents du spectacle. Une mesure au moins représentera une avancée significative : les découvertes archéologiques deviennent un bien public, comme c’est le cas dans beaucoup de pays étrangers. Cette disposition ne réduira pas la proportion, toujours très préoccupante, des pillages à l’aide de détecteurs de métaux (http://www.la-croix.com/Actualite/France/Archeologues-contre-pilleurs-le-combat-continue-2015-08-20-1346386), mais placera l’État dans une position plus confortable, en même temps qu’elle réaffirme l’importance de l’archéologie pour la communauté des citoyens.

Qu’en sera-t-il des dispositions plus concrètes bien que timides préconisées par le rapport de Martine Faure ? On attend de voir quelle forme prendra le texte une fois passé par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, présidée par le député Patrick Bloche, qui est aussi le rapporteur du projet de loi. S’il avait représenté l’opposition de gauche à l’Assemblée nationale lors de la discussion de la loi de 2003, il n’a pas manifesté jusqu’à présent de volonté d’aller plus loin que ce qui a été retenu du rapport Faure. Si le gouvernement, ce qui est probable, ne décrète pas l’urgence sur cette loi, elle fera sans doute les trois navettes habituelles entre l’Assemblée et le Sénat, et les débats s’étaleront pendant l’ensemble de l’année 2016. Du moins la représentation nationale aura-t-elle à prendre ses responsabilités quant à la préservation de notre patrimoine archéologique et historique commun – tandis que se poursuit son implacable érosion.

 

6 Commentaire

Participez à la discussion et dites-nous votre opinion.

  • 23 octobre 2015 à 1 h 55 min

    Merci pour vos livres, votre texte. MERCI

    Franck Tiburce

  • 17 septembre 2015 à 20 h 12 min

    Merci Jean-Paul pour ce texte érudit et pertinent, sensible et raisonné. Il faut constater que, hors discours officiels, la notion de patrimoine est remarquablement et curieusement faible dans certains pays au récent passé communiste, et ce en temps de paix (relative). Mais l »actuelle situation en France, qui met l’archéologie sur le marché de la concurrence, au prétexte de préserver le patrimoine national, ne paraît pas plus vertueuse….

  • 10 septembre 2015 à 16 h 48 min

    Jean Paul.

    C’est une magnifique analyse, pertinente et précieuse pour qui souhaite un peu plus de clarté dans le maelström des fast news de nos journaux télévisés.

    Henry

  • 7 septembre 2015 à 16 h 57 min

    Il n’ y a malheureusement pas que les guerres religieuses qui portent en elles l’iconoclastie.
    Les révolutionnaires de tous les pays ont montré partout leur zèle et leur savoir faire en la matière.N’oublions pas les destructions réalisées avec méthode par les révolutionnaires de 1789 ,animés pourtant par les Lumières.

    • 10 septembre 2015 à 17 h 41 min
      En réponse à: BLANQUET

      Tout changement politique important s’accompagne en général de la destruction des symboles matériels de l’ordre précédent, aboli et abhorré. Ainsi, après la chute du Mur de Berlin, en a-t-il été des monuments, mausolées et statues liés aux régimes communistes – dont on déplorera peut-être la perte, dans quelques temps, au nom de critères esthétiques, sinon mémoriels. La Hongrie a regroupé une partie de telles statues dans un « Memento Park », ou « Parc des statues » (Szobor Park) à Budapest. Il est toujours dangereux, au niveau individuel comme collectif, d’essayer de détruire toutes traces matérielles du passé : on ne se débarrasse pas aisément du refoulé. Et pour revenir à l’archéologie préventive, on citera une nouvelle fois Charles de Montalembert : « Les longs souvenirs font les grands peuples. La mémoire du passé ne devient importune que lorsque la conscience du présent est honteuse » …

  • 4 septembre 2015 à 9 h 07 min

    Merci pour les informations détaillées qui confortent vos thèses que je partage. J’irai même jusqu’à dire que la prédation des espèces trouve son origine lorsque l’apparition de l’aire de Vernicke dans le cerveau de nos ancêtres ont fait des hommes les responsables d’une extermination qu’ils s’appliquent à eux-mêmes toutes les fois que qu’une césure « entre eux et nous » s’instaure.

    Avec mes sentiments les meilleurs.

    Jean-Pierre Aubin

Publier une réponse