Par un paradoxe, qui n’est hélas qu’apparent, l’inauguration du » Muséoparc » d’Alésia, plutôt que d’être l’occasion de mieux faire connaître la civilisation gauloise et la romanisation qui a suivi la fameuse défaite, a surtout eu pour effet médiatique la résurgence d’une pseudo » querelle d’Alésia « . J’avais commenté la semaine dernière le discours éclairant du Premier Ministre sur la défaite » fondatrice » et sa mise en relation avec la tuerie de Toulouse (http://jeanpauldemoule.wordpress.com/2012/04/05/alesia-ou-la-defaite-fondatrice/). Il faudrait aussi évoquer l’architecture elle même du nouveau bâtiment, dû à Bernard Tschumi et où, comme pour son musée de l’acropole à Athènes, la beauté du geste architectural est contredite par une muséographie, ou plus exactement une scénographie, où les préoccupations de transmission de la connaissance sont passées une fois de plus à l’arrière plan au profit des manies scénographiques du moment. Mais ce sera pour une autre fois. Là, c’est le reportage de France 2 dans le JT du 15 mars 2012 qui nous arrêtera : http://www.francetv.fr/culturebox/bourgogne-ou-jura-mais-ou-est-donc-alesia-86629. Reportage, selon le générique, de Florence Griffond (avec F. Faure, G. Truffaut, V. Castel et M. Gouiric). Lequel a fait que tous les articles et reportages consacrés dans les médias à Alésia ont été suivis de nombreux appels et courriers d’auditeurs et de lecteurs au sujet de la » vraie » localisation.
On sait qu’une cinquantaine de localisations fantaisistes ont été proposées pour Alésia, dans le sillage de Georges Colomb, universitaire progressiste et auteur du Sapeur Camember, qui avait opposé Alaise en Franche-Comté aux recherches impériales. On sait que l’une des dernières en date est celle de l’archiviste André Berthier dans les années 1960 qui, contre l’avis du Directeur des Antiquités mais avec l’appui d’André Malraux et du Conseil général, fit pratiquer des fouilles sur le plateau de Syam à la Chaux-des-Crotenay dans le Jura, fouilles qui se poursuivirent dans les années 1980 et ne découvrirent jamais que de rares vestiges du Haut Moyen Âge, ce que confirmèrent dans les années 1990 des sondages préventifs. Retombée quelques temps, l’affaire de la Chaux-des-Crotenay est ressortie, selon un cycle usuel, dans les années 2000, avec cinq articles du journal Libération au mois d’août 2000, suivis en 2004 de L’imposture Alésia de la latiniste Danielle Porte, et enfin en 2008 de L’histoire interdite : révélations sur l’histoire de France du journaliste Franck Ferrand. Depuis, elle est là.
Le livre de Danielle Porte trônait en piles à sa sortie sur les tables de la Fnac alors qu’on y cherchait en vain la publication des fouilles de Michel Reddé, Alesia : l’archéologie face à l’imaginaire (2003). Le livre de Danielle Porte avait été préfacé par Jacques Bouveresse, professeur d’épistémologie au Collège de France, qui y rappelait la relativité des théories scientifiques. Un reportage de Benoît Bertrand-Cadi sur Canal Plus le 12 décembre 2008, « Alésia : la bataille continue», reprit aussi la thèse en s’appuyant sur le livre de Franck Ferrand et suscita quelques débats télévisés. Je refusais, comme Michel Reddé d’ailleurs, d’y participer, tant lesdits débats paraissaient biaisés d’avance, notamment sur France 2 et sur La Chaîne Parlementaire. Nous fûmes plusieurs à signer néanmoins une pétition ( » Alésia : quand investigation rime avec déformation … « ), laquelle entraina des contre-déclarations de Franck Ferrand et Danielle Porte (cf. par exemple : http://www.alesia-retrouvee.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=224&Itemid=267).
Dans de tels débats, comme l’a bien montré la sociologue Marianne Doury avec Le débat immobile : L’argumentation dans le débat médiatique sur les parasciences (1997), les scientifiques sont toujours perdants, quoi qu’ils fassent. Au fond, ce dilemme n’est pas sans en rappeler un autre : faut-il discuter avec l’extrême droite ? Car ou bien on refuse, et on lui laisse le champ libre, ou bien on vient, et on la reconnaît d’emblée comme un interlocuteur de même niveau. Certes, la question d’Alesia est plus innocente, mais c’est aussi une certaine image de la recherche scientifique et de l’archéologie, et finalement du bon usage de la raison critique, qui sont en jeu. La bonne réponse est sans doute dans les faits correctement exposés, et non pas dans les débats médiatiques. J’avais fait partie de ceux qui ont poussé dans les années 1980 à ce qu’on reprenne les fouilles de Glozel, lesquelles ont montré qu’il n’y avait jamais eu de site archéologique – mais elles n’ont jamais été exhaustivement publiées de par la pusillanimité de l’administration.
En fait, il faut trois conditions pour qu’une » affaire » scientifique prenne dans les médias, et donc dans le grand public :
- Il faut qu’elle soit simple à comprendre, et se résume finalement à un affrontement binaire. Situer Alésia ici ou là, et parler tout de suite d’une » querelle » ou d’une » bataille « , c’est simple. France 2 aurait-elle consacré un reportage à la question de la romanisation de la Gaule, ou bien au rôle ambigu des Gaulois dans le récit national, ou bien aux derniers acquis de l’archéologie préventive sur la civilisation gauloise (comme on peut le voir à l’actuelle exposition de La Villette) ? Du point de vue de l’histoire réelle, il est d’ailleurs parfaitement insignifiant que Vercingétorix ait été assiégé sur telle butte témoin bourguignonne, ou sur telle autre à quelques dizaines de kilomètres de là.
- Il faut que l’ » affaire » binaire oppose la froide science officielle et ses certitudes figées à un groupe d’amateurs enthousiastes qui luttent désespérément pour la vérité. Le reportage de France 2 est de ce point de vue exemplaire. Il reprend en outre un argument massue de France Ferrand : ce sont pour de purs intérêts financiers liés à l’industrie touristique que la » science officielle » s’accroche désespérément au site d’Alise-Sainte-Reine. France 2 l’annonce dès la première phrase du reportage : Ce Muséoparc » est un musée flambant neuf, qui a coûté 27 millions d’euros « . On est bien d’emblée dans le scénario » David contre Goliath « , où la journaliste comme le téléspectateur ne peuvent que s’identifier à David. Et, en fin de reportage, après avoir montré l’accumulation de preuves amassées par le petit groupe d’amateurs en faveur du site franc-comtois, la journaliste assène : « le ministère de la Culture leur a toujours refusé [l’autorisation de fouille] ». Sans faire mention des fouilles déjà effectuées sur le site, évidemment. Quant à Franck Ferrand, il annonce en quatrième de couverture : » Le présent ouvrage va me faire des ennemis, m’attirer la condescendance des mandarins et peut-être, me créer des ennuis. On ne s’attaque pas impunément à certains bastions » ….
- Il faut que lesdits amateurs fassent montre de technologies innovantes, face aux méthodes usées et conservatrices de la science officielle. L’affaire de Glozel avait repris dans les années 1980 à la suite d’une prospection électrique qui avait signalée des » anomalies » et de datations par la toute nouvelle thermoluminescence (en fait erronées). André Berthier avait appliqué une méthode dite du « portrait-robot » et d’investigations cartographiques. Maintenant, un architecte a fait sur le plateau de Syam une détection au laser aéroporté (lidar), qui montre des structures quadrangulaires géologiques ou liées à des extractions de matériaux – en tout cas bien éloignées de ce que seraient les fondations de tours de siège en bois comme il est affirmé.
Ces trois conditions réunies, l’ « affaire » est bien là pour longtemps. Aucune réfutation n’y fera rien, car elle ne fera que prouver l’agressivité défensive de la science officielle. Aucune nouvelle fouille sur le plateau de Syam non plus, car le bon endroit sera toujours ailleurs. C’est pourquoi j’ai déjà plaidé pour que les collections de Glozel soient classées et protégées, car elles appartiennent désormais au patrimoine de l’histoire de l’archéologie avec toutes ses découvertes, vraies ou fausses.
Reste pour chacun d’entre nous le choix délicat de participer ou non à de telles émissions. Je me suis fait moi-même piégé plusieurs fois, par exemple dans l’émission dominicale de Robert Arnaud en 1998 sur France Inter et consacrée à Glozel, ou encore dans le documentaire de Dimitri Grumblat diffusé le 10 novembre 2009 sur France 4 et consacré à l’ » Apocalypse du 20.12.2012 « . Dans la première, j’exposais les motifs pour lesquelles Glozel était faux, puis j’expliquais toutes les raisons sociologiques de son succès ; seule la première partie fut conservée, me plaçant seulement dans le rôle de la » froide science officielle qui s’accroche à ses certitudes « . Dans le second, j’expliquai d’une part que la terre et les civilisations ont connu un certain nombre de cataclysmes, et d’autre part qu’aucune des preuves de l’apocalypse annoncée pour 2012 ne tenait. Evidemment, il n’en est resté que la première partie ! Du coup j’ai été contacté en décembre dernier, cette fois par Canal Plus, pour un » débat » prometteur où j’aurais représenté les scientifiques qui croyaient à l’apocalypse de 2012. J’ai dû les décevoir, tout en leur expliquant qu’une émission de démontage de cette nouvelle croyance apocalyptique serait une œuvre de santé publique pour les téléspectateurs. La personne m’a dit qu’ils allaient réfléchir et qu’ils me rappelleraient. Mais je n’ai jamais été rappelé, bien sûr …
En 1827, Jean-Baptiste Pérès, bibliothécaire à Agen, avait publié en fascicule Comme quoi Napoléon n’a jamais existé. Il y démontrait que ce n’était qu’un mythe solaire – ne serait-ce qu’avec la proximité phonétique entre » Napoléon » et » Apollon « , entre » Laetitia » (mère du premier) et « Leto » (mère du second), avec les douze maréchaux comparables aux douze signes du zodiaque, etc – sans compter le lever du soleil le 2 décembre dans l’axe de l’arc de Triomphe. Dans mon livre On a retrouvé l’histoire de France, je conclus le chapitre sur » Les faussaires du passé « , lequel évoque en particulier Glozel, Alésia et le Saint-Suaire, sur la démonstration de l’inexistence du Père Noël :
» Étant donné le temps disponible (la Nuit de Noël), le nombre de foyers à visiter (même compte tenu du décalage horaire), et le poids des cadeaux, le traîneau du Père Noël et ses rennes représenteraient une masse totale de 353.430 tonnes volant à 1040 km/seconde, soumise alors à un échauffement (14,3 quintillions de joules par seconde) et à une attraction (17 500 fois l’attraction terrestre) tels que tout l’attelage se désintègrerait au décollage… « .
Et pourtant, qui oserait affirmer que le Père Noël n’existe pas ?…
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PS : Quant aux émissions à venir cette semaine sur ledit livre :
– Fabienne Chauvière, Les Savanturiers, France Inter : 15 avril (0h-01h) : http://www.franceinter.fr/emission-les-savanturiers-jean-paul-demoule-archeologue
– Vincent Charpentier, Le Salon Noir, France Culture : 18 avril (14h30-15h) : http://www.franceculture.fr/emission-le-salon-noir-on-a-retrouve-l%E2%80%99histoire-de-france-2012-04-18
– Monique Atlan, Dans quelle étagère, France 2, les 16 et 17 avril : http://tv.sfr.fr/guide-tv/emission/France-2/Dans-quelle-eta-gere-12-62158619/
11 Commentaire
Participez à la discussion et dites-nous votre opinion.
La question que vous posez – « la mission de faire admettre à tous qu’Alésia se situe bien à Alise, sur le Mont Auxois, en Bourgogne, est-elle impossible ? » – m’incite à mettre en regard celle-ci : « le portrait-robot d’André Berthier doit-il suffire à faire admettre à tous qu’Alésia se situe bien sur le plateau de Chaux, dans le Jura ? »
Ledit « portrait-robot » est si prégnant, en lui-même et dans son « application » [terme employé par son auteur] sur le secteur de Syam-Crans-Chaux, que le suiveurs de l’archéologue ont oublié d’en faire l’analyse critique en examinant la valeur de chacune des 40 composantes qui, ensemble, sont la base de cette « modélisation ».
Si la « mission » de » faire admettre à tous qu’Alésia se situe bien sur le Mont Auxois » est véritablement « impossible », celle en revanche d’amener chaque personne intéressée par le sujet à regarder avec plus de discernement le « modèle » Berthier me paraît « jouable » avec un taux de réussite attendue dépassant allègrement les 50%.
Parmi ces 40 composantes, 3 sont fortement contestables (la 35, la 37 et la 40), 4 sont superflues (les 19, 21, 32 et 34) et 4 sont invérifiables dans le secteur d’Alise (la 12, la 38, la 16 et la 36). Or sur les 29 restantes, 9 s’avèrent « vraisemblables » à Alise (les 7 à 11 et la 13, ainsi que les 17, 18, 20 et 24) et 12 entrent « en concordance » …
Mais surtout, 8 des « composantes » mises – fort justement – en exergue par Monsieur André Berthier (les 1, 3, 4, 5 et 9 « sa configuration globale », les 22 et 23 le « fossé et sa dérivation » ainsi que la 2 « l’agglomération gauloise ») s’avèrent bien davantage « probantes » sur le site du Mont Auxois que sur celui de Syam-Crans-Chaux.
(Et si les « trous de loup » [appelés aussi « lilia » – ces pièges qui n’auraient été mis en place qu’au siège d’Alésia -] mis au jour à Alise ne suffisent pas à convaincre les détracteurs de la « thèse » officielle, qu’il soit permis de douter que le « Lidar » ait montré la présence d’une ligne de siège aux tours distantes l’une de l’autre de 24 m. pile !)
Les « Alisiens » – terme qu’emploie Danielle Porte – n’ont pas trop à craindre les questions que posent les suiveurs d’André Berthier, et doivent y répondre ; lesdits suiveurs, pour leur part, devraient envisager la possibilité que la construction du portrait-robot ne soit qu’un leurre … avant de dénoncer une quelconque « supercherie alisienne ».
Cher monsieur Demoule.
J’ai été amené officiellement à restituer architecturalement les deux phases du théâtre d’Alise Saint Reine où se trouvaient les vestiges d’une structure romaine en pierres sèches sur une vaste aire de cailloux rapportés , j’ai depuis 2007 effectué une vaste prospection en forêt sur un diamètre de 10 km autour d’Alise Sainte Reine.
Je peux affirmer que nous sommes en présence du plus grand site d’Europe lié à la route de l’étain d’Angleterre acheminé vers l’Anatolie qui le distribuait en Mésopotamie.à partir de -3400 avant notre ère. Ce sera l’objet d’un autre mail..
La mission Alésia est non seulement possible mais c’est pour nous une affaire réglée.
Le théâtre des opérations s’est déroulé sur deux site éloignés l’un de l’autre de 4 km environ.
Au final l’ensemble est d’une ampleur inégalée qui a échappé aux militaires du XIX siècle, pourtant habitués encore a des cavaleries.
Si on lit avec un esprit de logique les paragraphes 69., 70,71,72 on s’aperçoit qu’on nous parle de 4 lignes de défenses qui ne peuvent se concentrer sur un seul site mais sur deux..
On a d’un côté le camp de César avec une ligne de défense de 11 000 passum (double pas) qui équivaut à 16,302 km (11000 passum x 1,482 m).
D’un autre côté on a une ligne de 14000 passum qui représente 20,748 km. Cette ligne constituée d’un talus de part et d’autre de tour central a un glacis protecteur tourné autant vers le site à assiéger que vers les ennemis de l’extérieur. Cette puissante ligne d’encerclement (d’investissement) rigoureusement fermée et accompagnée de 18 fortins (d’après Florus) pour la relève des troupes sur place qui effectuent le 3 fois 8 heures
Si on analyse les vestiges magnifiquement dégagés par M.Reddé et son équipe on constate que la ligne qui relie les fortins périphériques au camp césarien installé autour du mont Auxois et Pennevelle.est un bracchium qui est un dispositif spécifique à César que seuls ses ennemis emploieront contre lui et qui sera abandonné après son assassinat.
Personne n’a été capable d’identifier cet ouvrage que César mentionne sous la forme « opus ». Il est en court d’achèvement au moment de l’arrivée de l’Armée de secours.Cet ouvrage représente une 5 e ligne qui redéfinit une nouvelle aire du camp qui se prépare à être assiéger. La partie Est du camp reste fortifiée mais les troupes n’y seront pas installée. C’est l’aire des cuisines où on abattait des centaines d’animaux et l’espace des mulets et des muletiers chargés du débardage des arbres.
La ligne de 11000 pas a té vue que sur 1,5 km et se trouve au pied et à l’Ouest du Mont Auxois. Le fossé a en moyenne 4,50 m avec une profondeur de 2,85 m avec des parois inclinées. Elle a été interprétée à tort comme étant la fosse de blocage de 20 pieds sur 20 pieds qui précède la ligne d’investissement à double système défensif.Cette fosse était de 6 m sur 6 aux parois verticales augmentées de la même hauteur, de part et d’autre, par les remblai. Au final elle devait avoir 12 m de hauteur. Cette ligne qui est renforcée d’un glacis de pics à l’intérieur de l’espace du camp était gardée par 23 fortins. Un seul a été identifié au XIX e siècle; il est appelé « camp X »..
Quant à la prétendue « circonvallation-contrevallation » c’est la parti Est d’un vaste camp de cavalerie qui est installé dans la plaine des Laumes. Les tours qui meublent la ligne plus à l’Est sont des « tours » porches permettant de sortir les chevaux afin de les abreuver trois fois par jours (120 litres à l’arrêt par jour au minimum). Le chenal en bois qui est interprété abusivement par Michel Reddé comme une stabilisation de talus est un chenal d’écoulement d’eau potable pour les chevaux. Appien nous dit que César a 10000 chevaux; il faut un système hydraulique très vaste pour alimenter en eau ces animaux. On sait par d’autres textes de César que des escadrons se rendent à lui pour ne pas laisser mourir de soifles chevaux. M.Reddé inter prête ce chenal en bois comme une armature de renfort du talus,; ce quin’ a jamais été vu et décrit dans le monde militaire romain.Les chevaux étaient parqués dans des espaces de 120 m sur 120 m environ délimits par des fossés qui recevaient leurs excréments. Les chevaux étaient sortis par les tours-porches et placés à la suite devant le chenal en bois continu où on lâchait l’eau à partir de retenues.. La « circonvallation ouverte sur les côtés » de M.Reddé à Grésigny est un autre camp de cavalerie situé à l’intérieur du nouvel espace défini par le bracchium. Des portiques à deux poteaux remplacent les tours porches. Si le système est « ouvert » sur les côtés c’est pour mieux sortir les chevaux.Selon notre évaluation le camp de cavalerie de la plaine des Laumes aurait été conçu pour 5000 chevaux, celui de Grésigny pour 2500 chevaux. . On peut supposer la présence d’un autre de 2500 chevaux au Sud et toujours dans la nouvelle définition de l’espace par le bracchium. Au final il n’y a jamais eu de circonvallation ou de contrevallation autour d’Alise, mais que des lignes romaines qui participaient des différentes définition du vaste camp césarien centré sur le Mont Auxois et Pennevelle. Sous le camp de cavalerie de la plaine de Grésigny (circonvallation ouverte sur les côtés) a été vue par M. Reddé des vestiges de défenses.romains antérieurs. Ce sont pour nous la délimitation des premiers camp de cavaleries qui étaient adjacents à la ligne de 1100°0 doubles pas. On déduit la présence d’un autre identique au Sud. Cette ligne de défense se trouvait à 300 m environ de la ligne de 11000 double pas. Ces premiers camps de cavalerie ont été provisoire et de fait sommaire. C’est à l’emplacement du vaste camp de cavalerie de la plaine des Laumes qu’a eu lieu le combat de cavalerie dès l’arrivée de César qui n’avait pas encore finit les travaux de fortification de son camp (probablement à l’Est) Toute l’infanterie a été placée en trois rangs devant le camp le long d’une ligne brisée de 1,5 km interprétée à tort comme la fosse de blocage de 20 pieds sur 20 pieds..là où elle fait 15 pieds sur 10 pieds.
La ligne d’investissement à double système défensif se trouve autour de la Montagne située au Sud de Pouillenay.ainsi que l’énorme fosse de blocage qui après le siège fut rebouchée et appelée « voie des Romains. »
Je fais une pause et je poursuit à votre demande.
Pierre André
Architecte DPLG et archéologue.
Membre du Royal Institut of the British’s Architects.
Chercheur à l’Ecole Suisse d’Archéologie de Grèce etc
Téléphone 04 78 24 45 27.
36 rue Waldeck-Rousseau 69006 Lyon.
Pourquoi ne pas admettre que l’archéologie puisse se tromper, tout comme Napoléon III a été abusé par Stoffel qui a puisé dans les réserves du futur musée national pour y prélever des artefacts, mis au jour…..DANS LES ANNEES 1820,et les déposer nuitamment et(presque) en secret à Alise-Sainte-Reine.! La science peut se tromper, mais quand elle s’en est rendu compte, elle n’a pas besoin d’aller chercher la caution du père Noël!
Il me semble hardi d’accuser de fraude et sans preuve, les fouilleurs d’Alise au XIXème: tout au plus peut on regretter le manque de précision dans l’indication de l’origine des objets mais on en était aux balbutiements de l’archéologie et on ignorait totalement la notion de stratigraphie. De toute façon, il y a bien assez dans les fouilles modernes pour contester la localisation officielle. Il suffirait d’un véritable débat pour que chacun puisse s’en rendre compte. Et l’objet de cette discussion n’est pas d’argumenter sur la localisation, mais de savoir si un débat est possible.
Je suis historien et je sais que toute affirmation doit reposer sur des témoignages fiables et recoupés, ainsi que sur des documents authentifiés, J’en dispose à propos des fouilles napoléoniennes, que j’ai naturellement soumis aux politiques compétents, lesquels les ont superbement refusés!L’objet du débat est bien de savoir si un débat est possible!
Il y a aussi le livre » Vercingétorix. Celui qui fit trembler César », de Danielle Porte: http://www.editions-ellipses.fr/product_info.php?products_id=8791
Quand vous qualifiez André Berthier d’Archiviste, ignorez-vous sciement qu’il est en fait diplomé de l’Ecole des Chartes et que son Diplôme d’Archiviste-Paléographe est, comme son nom ne l’indique pas, à son époque la meilleure formation pour devenir Archéologue? Eludez-vous volontairement ses 20 années de directeur de la circonscription archéologique de Constantine et ses nombreuses découvertes et publications qui font encore aujourd’hui référence sur l’Afrique du Nord Antique?
Quand vous évoquez les fouilles de Chaux des Crotenay/Syam, que ne précisez-vous pas qu’elle furent sporadiques et menées sans aucune allocation de moyens (pardon, 6000 francs francais au total pour les 3 premières campagnes (450 euros donc) )? Comment ignorez vous les clous de scandales romaines, la clef certifiée d’époque républicaine par deux expertises indépendantes, les armes, vous êtes-vous seulement rendu sur place?
Comme il est facile de se réfugier derrière « la peur de perdre » pour refuser le débat en s’appuyant sur une thèse qui prend définitivement les téléspectateurs interressés par ces questions pour des gogos qu’il n’est pas utile de chercher à convaincre.
Comparer celà à la question du débat avec l’extrème droite, c’est juste pitoyable…C’est ce qu’on appelle le point de Goldwing: lorsqu’un débateur manque d’argument, il fini toujours par évoquer l’extremisme, le nazisme ou le fascisme… c’est très commun…et un peu facile. Mais certains hommes politiques courageux et de tout bord et de tous pays ont prouvé que débattre avec l’extrème droite était un bien meilleur moyen de la combattre que d’en avoir peur et de se cacher derrière des arguments philosophiques pour l’éviter.
Pour vous, « les faits correctement exposés », qui suffiraient à convaincre le quidam, c’est visiblement dénigrer l’adversaire et le décridibiliser en espérant qu’ ainsi personne n’ira vérifier ces fameux faits dans les détail: votre argumentaire n’est que syllogismes et sarcasmes, sans réel travail d’investigation… N’est-ce pas le propre de ceux qui manquent d’arguments et n’a-t-on pas vu l’extrême droite pratiquer justement ainsi? Oups! je viens de franchir le point de Goldwing, méa culpa!
Vous vivez loin du monde réel d’aujourd’hui où bien des personnes réfléchissent par eux même, accèdent aux informations que vous croyez peut-être réservées aux seuls spécialistes, savent lire des rapports de fouilles et peuvent vérifier vos affirmations…et n’être pas d’accord avec vous. Vous tenez un blog mais n’y autorisez pas les commentaire? En fait, je crois bien que c’est la troisième fois que je tente un commentaire ici… mais vous semblez tant craindre le débat qu’il ne passent jamais votre censure vigilante: qui a des méthodes extrémistes ? Oups, point de Goldwing… décidément, c’est l’argument facile, n’est-ce pas 😉 N’ayez crainte, ce commentaire là, je m’en vais le poster sur une page Facebook ouverte avec un lien vers votre article et vous pourrez même y répondre : https://www.facebook.com/yann.gleek#!/ALESIAdesSEQUANES?fref=ts.
Seriez vous dépassé ?
Cordialement,
Le livre de Danielle Porte, » Vercingétorix. Celui qui fit trembler César », vient utilement rouvrir le débat: http://www.editions-ellipses.fr/product_info.php?products_id=8791
On parle de « point Godwin » et non de point de Goldwing…
Il faut d’ailleurs ne pas,avoir très bien compris de quoi il s’agit pour en voir un ici.
Ensuite, il se trouve que l’auteur ne cherche absolument pas à argumenter sur la question d’Alésia mais parle de l’impossibilité de mener un tel débat dans les médias.
Mais, bon la seule chose à laquelle vous réagissez, c’et le fait qu’il tienne pour acquis la fausseté des thèses alternatives sur Alésia.
Merci de m’avoir corrigé. Peut-être me suis-je mal exprimé mais peut-être aussi avez-vous mal lu car mon propos consiste justement à défendre la possibilité d’un débat sur la question.
L’auteur compare bel et bien l’éventualité d’un tel débat avec le domaine politique d’un débat avec l’extrême-droite… accusant par la même les tenants d’une localisation Jurassienne d’extrémisme (point de Godwin atteint, ne vous en déplaise).
Il minimise d’abord la valeur de l’archéologue André Berthier et de ses découvertes: même si ce n’est pas son principale angle, cela fait partie de son argumentation et il était normal que j’apporte certaines précisions dans les 2 premiers paragraphes de ma réponse.
Mais la principale chose à laquelle je réagis, dans les 5 paragraphes suivant, c’est bien l’opinion qu’il développe, consistant à refuser un débat médiatique sur le sujet et les motifs qu’il invoque.
Je me dois toutefois de féliciter son ouverture d’esprit pour avoir autorisé la publication de mon commentaire, honneur qui m’avait été jusqu’ici refusé… n’est-ce pas un indice que le débat est finalement possible ?
[…] Mission impossible à Alésia ? (J-P. Demoule) […]
le livre de Michel Reddé sera réédité le mois prochain :
http://www.actes-sud.fr/catalogue/antiquite/alesia-ne